01.06.23 : Soirée « ARALIS, du modèle colonial au logement accompagné »

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1er juin 2023 à partir de 19h
ARALIS, du modèle colonial au logement accompagné
Rize, 23 Rue Valentin Hauy, 69100 Villeurbanne

À l’occasion de ses 70 ans,
la Fondation ARALIS a le plaisir de vous convier à la présentation de l’ouvrage :

à la projection du film « Les bâtisseurs de ville »
Jordy Badiou • Léla Bencharif • ARALIS, 2002, 32 min
suivie d’une table-ronde sur l’ouvrage
« ARALIS, du modèle colonial au logement accompagné »
François Duchêne • Franck Suazo-Martin • Photographies David Desaleux

Jeudi 1er juin à 19h00
Le Rize, 23 Rue Valentin Hauy, 69100 Villeurbanne

Durée 1h30 • tout public
GRATUIT• réservation en ligne (après le 22 mai 2023)

Table ronde animée par Gilles Desrumaux, Président de la Fondation ARALIS, avec les interventions de François Duchêne et de Franck Suazo-Martin, auteurs de l’ouvrage ARALIS : du modèle colonial au logement accompagné. Dessins en direct de Benjamin Reiss, auteur de la bande dessinée Une place pour chacun.e.

À l’occasion de ses 70 ans, la Fondation ARALIS a choisi de revenir sur son histoire en proposant un éclairage sans concession de son modèle et de son évolution. Publié par les éditions lyonnaises Libel, l’ouvrage « ARALIS, du modèle colonial au logement accompagné » propose un récit de l’histoire et des transformations d’un organisme local de logements.
Co-écrit par François Duchêne et Franck Suazo Martin et illustré par le photographe David Desaleux, ce livre montre comment la gestion coloniale algérienne, rapatriée dans la métropole, a constitué une matrice à disposition pour la Maison de l’Afrique du Nord (ancien nom d’ARALIS) ». Il décrypte la façon dont ce modèle s’est transformé, (foyers de travailleurs migrants puis résidences sociales et pensions de familles) et comment la professionnalisation progressive des personnels de la Fondation a été un levier permanent de transformations pour inscrire ARALIS dans le champ du logement accompagné.

Cet événement est proposé en avant-première de Lyon BD Festival.

 

 

La genèse du livreLa Fondation ARALIS exerce un triple métier consistant à produire et gérer des logements temporaires dans les métropoles lyonnaise et stéphanoise et à accompagner socialement les personnes en situations précaires qu’elle loge. Cet organisme est né en 1951-52, en plein contexte colonial, sous le nom de Maison de l’Afrique du Nord (MAN), initialement pour accueillir et loger des travailleurs algériens. À l’occasion des 70 ans de la Fondation, Gilles Desrumaux, son président a souhaité revenir sur l’ensemble de son histoire, avec ses règles imposées au départ et la façon, dont la Fondation s’en est affranchie au fil du temps pour proposer un nouveau modèle, sans renier son origine.

RENCONTRE AVEC FRANCOIS DUCHENE, CO-AUTEUR

Comment est né cet ouvrage ?

« Je suis chercheur et enseignant à L‘ENTPE en géographie sociale et j’ai rencontré Franck Suazo Martin en 2015. Il était alors étudiant et préparait un mémoire de sciences sociales sur l’histoire d’ARALIS et j’étais son tuteur. Il a travaillé à partir d’archives et d’entretiens. Étant également administrateur au sein de la Fondation, j’ai transmis le mémoire à ARALIS à la suite. Et c’est tout naturellement que Gilles Desrumaux a repensé à ce travail comme base symbolique de nos 70 ans. Avec l’accord de Franck, début 2022, j’ai repris et poursuivi son travail pour le transformer en livre. J’ai donc re contextualisé les informations et également ajouté l’histoire des dernières années. Et David Desaleux a contribué à l’iconographie du livre.

Pourquoi un tel titre ?
« Je l’ai volontairement orienté car c’est l’élément fort qui ressort de la Fondation, elle est née en pleine période coloniale. C’est une association qui a été fondée pour accueillir les travailleurs algériens qui arrivaient à Lyon et les orienter vers les entreprises. Et l’accompagnement allait jusqu’à la question du logement. Ce que peu de gens savent c’est que la gestion de tous les centres d’hébergements était alors confiée à des militaires et ce pendant plusieurs décennies.
L’objet fondamental du livre est bien de montrer comment ARALIS s’est défait de ce modèle colonial. La décolonisation, s’est aussi faite par le travail social et la professionnalisation des personnes d’ARALIS. On regarde l’histoire pas forcément glorieuse des débuts mais c’est important. On n’est pas dans la communication, on est dans une recherche académique, distanciée, critique, sur l’histoire d’ARALIS et la façon dont cette institution a rebondi et a chassé cette histoire coloniale ».

« Un grand merci à François Duchêne et Franck Suazo-Martin pour la qualité de leur travail. Ce livre est à la fois passionnant dans sa narration, d’un grand intérêt par les nombreuses citations de sources, l’iconographie qui donnent corps à cette histoire, et stimulant dans les analyses qu’il propose au lecteur. L’histoire d’ARALIS, ce n’est pas du passé, c’est ce que nous faisons de ce passé pour inventer notre présent et donner sens à l’avenir. Revisiter le passé de la Fondation ARALIS pour en écrire l’histoire, ce n’est donc pas céder à la nostalgie du passé ou en dénoncer les travers. Ce n’est pas non plus une succession d’anecdotes ou de portraits complaisants. C’est essayer de penser les ressorts de cette histoire. C’est en comprendre à la fois le contexte historique, politique et administratif tout en saisissant l’originalité d’une aventure humaine commencée il y a maintenant 70 ans. Une histoire à lire, à partager et à débattre… »
Gilles Desrumaux

Publié chez Libel, un éditeur lyonnais qui ne prend pas de droits d’auteurs, le livre de la Fondation ARALIS est tiré à 1000 exemplaires. Il sera disponible également sur le site de l’éditeur Libel.

Un ouvrage à 6 mains !
François Duchêne est chercheur en géographie sociale dans la composante EVS-RIVES de l’ENTPE. Il travaille sur la production de territoires par l’industrie, et à ce titre sur la production de logements.
Franck Suazo Martin est ingénieur des travaux publics de l’État. Il travaille actuellement à la mission documentaire du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
David Desaleux est photographe indépendant. Il a effectué en 2021 une série de photographies à la suite de rencontres au sein de résidences d’ARALIS.